Voyage en Utah
SALT LAKE CITY *
Salt Lake est avant tout "la ville des mormons". Elle fut fondée en 1847 par Brigham Young, le successeur de Joseph Smith, au terme d’une longue marche à travers le pays. A l’époque, cette terre appartenait au Mexique, qui allait la céder aux Etats-Unis l’année suivante. En 1850 « l’Etat de Deseret » devint le Territoire de l’Utah. En 1869, l’arrivée du chemin de fer transcontinental amena de nombreux nouveaux venus, qui prospectèrent le sous-sol des environs. De riches filons de cuivre furent découverts et de gigantesques mines furent fondées à ciel ouvert. En 1896, coup dur ! La polygamie fut officiellement interdite, ce qui permit à l’Utah de devenir le 45ème État de l’Union (et le 3ème à accorder le droit de vote aux femmes). Depuis la guerre, les autorités font des efforts périodiques pour conserver au centre ville une activité économique en aménageant ça et là des centres commerciaux urbains. Enfin les J.O. d’hiver de 2002 furent encore l’occasion de faire subir un lifting à la ville.
Visite de Salt Lake City
Le quartier de Temple Square*
C’est la curiosité N° 1. Il comprend principalement un parc et deux pâtés de maisons, où ont été construits les principaux édifices de l’Eglise mormone (ici, on ne dit pas secte) ; on y trouve également le centre d’information de l’Eglise mormone.
Temple Square
Ce complexe de 4 ha, situé entre North Temple Street, Main Street, South Temple Street et West Temple Street, est le centre officiel de la ville, définissant les artères ouest, sud, nord et est. Il comprend :
- Le Temple Mormon, imposant, bien que disparaissant derrière les nouveaux bâtiments, mesure 56 m de profondeur, 30 m de large et sa hauteur maximale est de 64 m ; la tour principale étant surmontée d’une statue dorée de 4 m de l’ange Moroni. Il n’est pas ouvert au public non mormon.
- Le Tabernacle, en forme de dôme, a été construit en 1867 ; il a 6 500 places et possède une acoustique extraordinaire, puisque le bruit d’une épingle à cheveux tombant sur la "scène" est entendu au fond de la salle. Son orgue de 1948 (10 814 tuyaux) est l’un des plus célèbres du monde. Un récital d’une demi-heure a lieu du lundi au samedi à 12h et à 14 h, et le dimanche à 14 h (entrée gratuite). Le très beau chœur du Tabernacle (305 chanteurs) répète le jeudi à 20 h pendant 2 h (entrée gratuite) ; on peut quitter à n’importe quel moment ; évitez cependant de faire du bruit, toujours ce problème d’acoustique... Le dimanche, le concert d’orgue et de la chorale** (en habit) est retransmis dans tous les Etats-Unis, depuis de nombreuses années, par la chaîne de télévision CBS, de 9h 30 à 10 h. Mais, ce jour-là, soyez en avance, car il y a du monde (heure limite d’accès : 9 h 15). Les concerts de l’Orchestre symphonique de l’Utah ont lieu désormais dans le Maurice Abravanel Concert Hall (123 W South Temple St).
- Le Visitor Center est spectaculaire par sa taille et sa prétention.
- L’Assembly Hall, une église de style inspiration gothique de 1882, sert pour les conférences et certaines cérémonies. Elle peut contenir 3 000 personnes. Concerts gratuits les vendredis et samedis à 19h 30.
- La Log Cabin est une des premières maisons construites ici par un pionnier (1847).
- Le Seagull Monument, statue de bronze, rappelle que les pionniers mormons furent sauvés de la faim en 1848, lorsque Dieu envoya des myriades de mouettes manger les sauterelles en train de détruire les récoltes.
Temple Square est ouvert de 6 h à 22 h 30 en été et de 7 h à 22 h en hiver. Programmes musicaux retraçant l’épopée mormone, du 20 juillet au 28 août, en soirée sauf dimanche et lundi. Tickets gratuits à retirer à partir de midi au Visitor Center.
Le Salt Lake laïque
Le Capitole : State Street, l’artère centrale, monte vers le Capitole, classé parmi les plus beaux des U.S.A. Achevé en 1915, avec du granit de l’Utah et du marbre de Georgie en style corinthien, sa coupole a 87 m de haut. Visite gratuite. En face, le Council Hall avec le siège du gouvernement de l’Etat et de la ville, et le Bureau de Tourisme de l’Utah.
Trolley Square
Si l’on trouve à proximité immédiate de Temple Square deux centres commerciaux importants, l’endroit le plus original de la ville et aussi l’un des plus sympathiques pour flâner, dîner ou assister à un spectacle est Trolley Square, un centre commercial très réussi, construit dans les anciens entrepôts de tramways dans une architecture d’opérette à la Baltard ; c’est très gai, très sympa... Ça se trouve sur la 7th Rd East et la 6th Ave. North. En saison, il y a un vieux bus peint qui fait la navette avec Temple Square. Enfin, vous pourrez dîner dans une des églises excédentaires transformées en restaurant.
Environs
Le Grand Lac Salé ** (voir à ce nom)
Bingham Canyon Mine ** : Si vous n’en avez jamais vu, allez voir la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert de l’Amérique du Nord (567 ha, 915 m de profondeur). Elle se trouve à 30 mi/48 km au sud-ouest, par l’I-15 et l’UT 48. Très belle vue d’ensemble du Visitor Observation Point.
GRAND LAC SALÉ*
Lié à l’histoire des Mormons, le Grand Lac Salé déçoit généralement le visiteur. Sans doute parce qu’on en attend plus que ce que l’on attend généralement d’un lac salé...
Géographie : Situé à 1 280 m d’altitude, il est le résidu de l’ancien lac Bonneville, grand de 5 millions d’ha, long de 560 km et large de 230 km, profond de 300 m, qui était l’un des plus grands lacs d’Amérique (presque aussi grand que le lac Michigan). Il y a 20 000 à 100 000 ans, le lac Bonneville recouvrait l’emplacement des villes actuelles de l’Utah, Salt Lake, Provo, Ogden, Logan et une partie du Nevada. Au cours des âges, l’eau s’est évaporée, abandonnant un désert salé et le lac, où la teneur en sel peut atteindre 26 %, ce qui fait que, comme dans la mer Morte, on flotte sans difficulté. Le lac a bien rétréci au séchage. Mais il ne cesse de nous surprendre. Après avoir connu un niveau record en 1873, il n’a cessé de rétrécir jusque en 1963, puis l’eau est remontée légèrement pour se stabiliser, avant de connaître de nouveau des niveaux record en 1983. Au milieu des années 90, il avait de nouveau rebaissé légèrement et s’était provisoirement stabilisé. Ses dimensions actuelles sont de 120 km de long, 80 km de large, 3 900 km² de superficie et la profondeur moyenne 4 à 5 m (le maximum étant de 12 m). Grâce à ces dimensions, il demeure le lac naturel le plus grand à l’ouest du Mississippi. Il est alimenté par plusieurs rivières, dont les principales sont la Bear, la Weber, et le Jordan (le Jourdain, voilà qui ne manque pas d’à-propos). La plus petite variation de niveau se répercute de façon importante sur la surface couverte du fait que le terrain est d’une platitude presque parfaite. Cela joue aussi sur la salinité, d’autant plus grande que la surface rétrécit (en 1873, elle était tombée à 14 %). Aujourd’hui, elle n’est plus que de 23 %, après avoir atteint 27 % en 1963. De petits malins ont calculé que le lac contenait 8 milliards de tonnes de sel... Evidemment, avec autant de sel, le lac ne parvient pas à geler. En suivant l’autoroute 80 vers l’ouest, vous verrez de nombreuses salines, ce qui explique que l’Utah produit 1 % du sel américain. Au XIXe s., on a essayé d’acclimater poissons et huîtres, mais sans succès. Les poissons de rivière qui ont la mauvaise idée de venir prendre des bains de lac ne tardent pas à mourir.
Aujourd’hui, les plages nous paraissent assez peu tentantes à cet endroit. Le meilleur moment de la journée pour la visite est au coucher du soleil, car il y a beaucoup de brume dans l’après-midi et le matin. Trois sites fort différents vous donneront une idée de la diversité des paysages de ce lac.
Antilope Island**
Le Grand Lac Salé contient plusieurs îles, mais Antilope est la plus grande. Depuis 1969, elle est protégée comme parc d’État. A une bonne heure de voiture au nord de Salt Lake (sortie 335 de l’autoroute I-15), Antilope Island est reliée à la terre par une chaussée de 7,2 mi/11,5 km. Certaines années (assez rare toutefois, mais ce fut le cas en 1983 et 1985), les eaux sont si hautes, qu’Antilope Island redevient une véritable île. Avec ses 800 ha (25 km de long par 10 km maximum de large), c’est un parc idéal pour rencontrer le Grand Lac Salé, bien que le paysage soit nettement moins plat que ce que nous verrons en nous dirigeant vers le Nevada par l’I-80. Après y avoir élevé intensivement les moutons, en 1893, les colons mormons introduisirent une douzaine de bisons, les premiers. Aujourd’hui, ces gros ruminants se sont si bien adaptés que le troupeau varie entre 550 et 700 têtes selon la saison. On essaye de limiter le troupeau à 550. Le surplus est vendu aux enchères en automne (généralement fin octobre ou début novembre) après avoir été rassemblé dans le corral situé au milieu de l’île.
L’île est aussi l’occasion de découvrir de nombreux oiseaux du grand lac, ainsi que d’autres mammifères, comme des centaines de lièvres, des chevreuils, des antilopes, des coyotes, chats sauvages, blaireaux et porcs-épics. 25 km de sentiers permettent d’admirer le paysage et la faune. Le principal de ces sentiers, le White Rock Bay Loop, long de près de 15 km, permet d’approcher Beacon Knob, le sommet du parc, à 240 m au-dessus du lac. En chemin, ne vous approchez pas des bisons ; malgré leur air abruti de téléspectateurs fidèles de Santa Barbara, ils peuvent avoir des réactions inattendues et rapides. Lorsque ils chargent, leurs 1 000 à 2 000 livres se déplacent à plus de 40 km à l’heure.
- Egg Island : au nord d’Antilope Island, c’est un îlot où viennent pondre de nombreux oiseaux marins, dont des cormorans et surtout des mouettes, d’où l’interdiction de s’y rendre de mars à juillet. Car l’oiseau vedette du lac, c’est bien sûr la mouette, oiseau protégé par la loi et symbole de l’Utah. Tout a commencé en 1848, l’année qui suivit l’arrivée des mormons.
Bear River** (Refuge des Oiseaux Migrateurs de)
Situé à une quinzaine de miles (25 km) à l’ouest de Brigham City, sur les bords du Grand Lac Salé, le delta de la Bear River est un peu ce qu’est la Camargue en France. Sur 30 000 ha de lacs et de marécages, on trouve le plus vaste échantillonnage d’oiseaux migrateurs américains. Pas besoin de prendre l’affût pendant des heures, car les oiseaux sont présents par centaines, voire, à certaines saisons, par milliers. Le refuge produit 20 000 canards (mai en reçoit jusqu’à un demi-million par an), 1 500 oies du Canada et 5 000 avocettes, tandis que 15 à 30 000 cygnes siffleurs s’arrêtent chaque année (de mi-octobre à mi-novembre). Les principaux animaux que vous verrez sont les pélicans, cormorans, hérons bleus, ibis, cygnes siffleurs, grèbes, oies du Canada (les bernaches), aigrettes blanches, faisans, avocettes, courlis, faucons, hérons couronnés et toutes sortes de canards ; en tout quelque 222 espèces, dont 60 nidifient sur place. Pour nourrir les oiseaux, la nature est généreuse : des nuages de cousins et des milliers de carpes vont s’échouer dans les ruisseaux. L’été est une bonne saison pour observer le plus grand nombre d’oiseaux, mais au printemps on les voit couver. Enfin, de décembre à mars, c’est l’occasion de voir plusieurs sortes d’oiseaux de proie comme le fameux aigle chauve, symbole du pays. Le refuge est ouvert tous les jours du lever au coucher du soleil, mais il est fermé de janvier à mi-mars. Tous les visiteurs doivent être sortis avant la nuit. Une bonne piste de 12 mi/19 km permet d’avoir un bon panorama du paysage et de la faune.
Bonneville Salt Flats*
Lorsque l’on se rend à Reno, au Nevada, par l’autoroute N° 80, on traverse le désert salé, en longeant d’abord le lac, puis peu avant la frontière du Nevada, on découvre les Bonneville Salt Flats, d’une platitude parfaite. Autrefois partie du Grand Lac Salé, ils en sont désormais séparés. C’est un endroit idéal pour faire des courses de bolides, et depuis le début du XXe s., on tente de battre les records mondiaux de vitesse. En 1914, le premier record fut battu par Teddy Tezlaff sur une Blitzen Benz avec une vitesse de 226,77 km/h. Dans les années 30, Sir Malcolm Campbell, pulvérisa les anciens records avec son Oiseau de Feu, mais c’est après la seconde guerre mondiale, que les records tombèrent régulièrement jusqu’en 1970, lorsque Gary Gabolich attint les 1 000 km/h avec sa Blue Flame, qui tenait en fait plus de la fusée que de la voiture.
MOAB ***
Depuis le début des années 90, cette petite ville est devenue en quelque sorte le centre touristique du sud-est de l’Utah, en même temps que la capitale du VTT. Les motels sont nombreux, mais ne suffisent plus à accueillir toutes les "races" de visiteurs, qu’ils soient simples touristes, "gros pneus", alpinistes, "rafteurs" ou "jeepeurs". C’est qu’autour de Moab, la nature est si fantastique, que l’on a du créer deux parcs nationaux (Canyonlands***, et Arches*** - voir notre rubrique "parcs naturels)), un parc d’État (Dead Horse Point***, et que des centaines d’amateurs d’"eaux blanches" viennent y découvrir les joies de la descente du Colorado. Le voyageur n’aura pas assez d’une semaine pour explorer toutes les merveilles des parcs cités, mais la nature va encore lui imposer d’autres merveilles (tant pis pour lui), s’il daigne prendre son temps. Hollywood avait pourtant découvert le coin depuis longtemps. C’est John Ford, encore lui, qui découvrit le potentiel cinématographique de la région lorsqu’il vint tourner des scènes du Convoi des Braves en 1949 le long du Colorado. Comme à Kanab, tous les réalisateurs de westerns sont venus travailler ici.
Une semaine à Moab :
On peut aisément s’occuper ici. Le programme suivant peut fort bien se prolonger par une expédition en radeau pneumatique de 3 ou 4 jours à Cataract Canyon, ou par une expédition en jeep de 2 ou plusieurs jours dans Canyonlands, ou enfin par une aventure-bivouac en VTT (voir le guide pratique, pour les adresses des organisateurs de ces diverses activités).
- rafting-Ouest-americain
1er jour Arrivée à Moab
2e jour Visite du parc national d’Arches
3e jour Promenade sur le Colorado
4e jour Visite de la section Needles du parc national de Canyonlands (si possible en jeep)
5e jour Visite d’Island in the Sky et de Dead Horse Point State Park
6e jour Circuit des monts La Sal et des Fisher Towers
7e jour Départ de Moab.
Pourquoi tant de temps ? Parce que les distances sont considérables et qu’il faut sans cesse revenir sur ces pas.
Quelques distances de Moab (aller seul) :
Wilson Arch : 26 mi/41,5 km
Bassin de Potasse : 16 mi/25,5 km
Anticline Overlook :
Needles (Willow Flat) :
Dead Horse State Park : 34 mi/54,5 km
Island in the Sky : 36 mi/57,5 km
Arches N.P. (Devils Garden) : 23 mi/37 km
Visite de Moab
La Rte 191 est la seule artère digne de ce nom, d’où son nom de "Main", la grand rue. Le centre-ville, vous en seriez-vous douté, est justement le croisement de Main et de Center Street. C’est ici que se trouve le centre d’information de la région, où vous pourrez recueillir de précieux renseignements sur les parcs voisins. Le long de Main, quelques boutiques à souvenirs, deux ou trois librairies et quelques galeries tentent d’attirer le touriste, souvent trop occupé à découvrir les environs.
Fishers Tower et Castle Rock**
La Rte 128, qui remonte le Colorado en amont de Canyonlands, commence seulement à être découverte par les touristes. Surprenant, vu la splendeur de cette partie de la vallée du Colorado, connue ici sous le nom de Professor Valley. Hollywood, elle, l’avait découverte dès 1949 avec Le Convoi des Braves de John Ford, qui fit de Fishers Tower le point de référence du film. John Ford qui rempilait l’année suivante avec Rio Grande et son acteur fétiche, John Wayne. Ce seront ensuite des dizaines de westerns de série B et finalement Rio Conchos de Gordon Douglas en 1964 (avec Richard Boone et Stuart Whitman).
Les Fishers Towers, apparaissent comme des tours sorties tout droit des feux de l’enfer par leur couleur presque violette à certaines heures. Ces tours de près de 300 m de hauteur ont été pendant des années inaccessibles, puis une piste carrossable a été tracée, et enfin un sentier dessiné. La plus haute tour, surnommée Titan a été escaladée pour la première fois en 1962. Depuis, tous les bons alpinistes en entreprennent l’ascension. Si vous ne vous sentez pas suffisamment en forme pour tenter l’expérience, tâchez au moins, aux heures les moins chaudes de parcourir le fabuleux sentier longeant la base des tours (difficulté moyenne) sur 3,5 km (retour par le même chemin). Les vues offertes sont parmi les plus prenantes de la région. Terrain de pique-nique à l’entrée du sentier ; toilettes, mais pas d’eau hélas.
5 mi/8 km plus près de Moab, sur la route du circuit des monts LaSal, s’élève la butte photogénique de Castle Rock, utilisée à plusieurs reprises pour le tournage de films publicitaires, sans doute à cause de sa ressemblance avec les buttes de Monument Valley.
Le Circuit des monts LaSal*
Par temps chaud, on apprécie ce circuit (Loop Road) de 60 mi/96 km (une petite demi-journée), qui peut inclure Fishers Tower (dans ce cas, compter 2 heures de plus). On va en effet s’élever en altitude, trouver sapins et bouleaux, marcher à l’ombre et se rafraîchir dans les torrents de montagne. Les monts LaSal (le sel des Espagnols) tirent leur nom du sel abondant dans la région, comme nous venons de le voir. De Moab, prendre la Rte 191 vers le nord et tourner à droite sur la Rte 128, qui remonte le Colorado le long de Professor Valley. Quitter cette route au bout de 11 mi/17,5 km pour Castle Valley Road sur la droite. A environ 4 mi/6 km de la bifurcation, s’élèvent deux masses rocheuses remarquables par leur forme : The Priest and The Nuns (Le Prêtre et les Nonnes) et Castle Rock, souvent filmées dans les westerns ou les films publicitaires. La route s’élève maintenant. Une piste carrossable de 8 km mène au Lac Warner (camping primitif avec eau et toilettes), d’où des sentiers de randonnées escaladent la montagne. De cette bifurcation, la route descend sur Mill Creek Canyon avant de remonter puis de descendre à nouveau vers la 191 au sud de Moab.
Potash*
Cette excursion peut être incluse dans une excursion en 4X4 sur la piste de Shafer dans Canyonlands, mais en simple voiture de tourisme, on peut aussi simplement se promener sur la route 279 le long du Colorado en aval de la route 191. Cette route goudronnée est bordée par de vertigineuses falaises de grès de Wingate, rendez-vous le week-end de dizaines d’alpinistes. Certains, moins aventureux, se contentent de chercher quelques-uns des nombreux dessins laissés par les Indiens sur ces mêmes falaises, et dont certains sont visibles de la route (notamment à 5 mi/8 km du croisement avec la Rte 191, beaux pictogrammes à 8 m du sol, puis à 7,5 mi/12 km). A 20 mi/32 km de Moab, la route 279 se termine à une importante mine de potasse (en V.O. Potash). C’est la recherche de pétrole et de gaz naturel au début des années 60, qui a amené la découverte de potasse sous plusieurs anticlinaux de l’est de l’Utah et de l’ouest du Colorado. Cette région de 28 600 km2 renfermerait 200 milliards de tonnes de potasse, de quoi faire face aux demandes mondiales pendant 500 ans.
Les descentes du Colorado***
C’est de Moabi que partent les meilleures expéditions des rapides du Colorado. La descente de Cataract Canyon***, réservée aux personnes en bonne condition physique, prend 3 ou 4 jours (3 ou 4 nuits) ; c’est une aventure inoubliable qui se fait sur des radeaux de gros boudins pneumatiques, mais sans danger. Vous pouvez aussi combiner radeau et jeep pour une visite d’une semaine de Canyonlands. Si vous êtes pressé, une promenade d’une journée sur le Colorado peut être organisée. Il n’y a pas de grands rapides mais c’est délassant.
Le VTT
Quelques spécialistes organisent depuis Moab des expéditions dans Canyonlands, mais vous pouvez aussi louer directement un VTT et vous entraîner sur la célèbre Slickrock Trail, à quelques minutes du centre de Moab. Ce parcours de 19 km environ est tracé sur d’anciennes dunes de sable pétrifiées et transformées en grès de Navajo. Difficulté : modérée à dure. Pour accéder à la piste, prendre Mill Creek Drive, puis Sand Flats Rd.
KANAB*
Kanab est le centre d’une région touristique de première importance puisqu’elle est entourée par les parcs de Zion, Bryce, Grand Canyon et le lac Powell. La proche région elle-même est fort belle : Coral Pink Sand Dunes States Reserve** et de superbes canyons comme celui de la Paria.
Le Petit Hollywood : Les canyons entourant la ville, et en particulier Johnson Canyon et Kanab Canyon, ont été le lieu de tournage de dizaines de films (dont de nombreux classiques du western), et de séries télévisées ; c’est une petite ville agréable, où l’hôtel Parry Lodge possède toute une collection de photos dédicacées par les plus grandes stars du cinéma. John Wayne, Charlton Heston, Ava Gardner, Glen Ford ou Barbara Stanwyck ont dormi ici, mais n’y ont laissé, hélas pour leurs fans, que leur photo.
Johnson Canyon
A 8 mi/12,8 km à l’est par la Rte 89, puis 5 mi/8 km au nord par une route non revêtue, mais en bon état, ce canyon verdoyant conserve plusieurs bâtiments utilisés pour le tournage des westerns, mais l’exploitation de ce site n’est pas toujours assuré. Principaux films tournés ici : Buffalo Bill de William Wellman (1944), Convoi de femmes du même Wellman (1951), Les Trois Sergents, L’Or de McKenna de Jack Lee Thompson (1969). A 5 mi/8 km au nord de Kanab par la Rte 89, Kanab Canyon, appelé aussi Angel Canyon, est encore moins reconnaissable. Les vestiges des westerns sont en partie situés sur la propriété d’un refuge pour animaux domestiques. Pourtant on y a tourné de nombreux épisodes de Rintintin ; quant aux principaux films, on peut citer des plans de La Chevauchée fantastique, Bandolero d’Andrew McLaglen (1968), Josey Wales de Clint Eastwood (1976), ou des scènes de La Conquête de l’Ouest, (1979).
Coral Pink Sand Dunes* (Parc d’Etat de)
A 25 mi/40 km à l’ouest de Kanab, ces dunes de sable sont particulièrement jolies le soir lorsque leurs couleurs s’enflamment. Il s’agit en fait de grès de Navajo retourné à l’état de sable, mais un sable du jurassique. Il est formé à 98 % de cristaux de quartz. Situées à 1 800 m d’altitude, elles s’étendent sur 16 km2. Des passerelles ont été établies pour rendre la marche moins fatigante. Evitez cependant de vous y rendre en week-end, les dunes deviennent alors le rendez-vous des buggies et vous repasserez pour la sérénité.
MEXICAN HAT*
C’est un "trou" en bordure de la San Juan à la limite de la réserve Navajo, mais on y trouve un hôtel très correct et typique qui en fait une base idéale pour explorer non seulement Monument Valley, mais aussi toute une région méconnue du grand tourisme. Ce nom de Mexican Hat vient d’une formation rocheuse située au nord du village qui a la forme d’un chapeau mexicain et qui se met à flamboyer au soleil couchant. Principales excursions :
Gooseneck State Reserve** :
- circuit-Utah
C’est l’un des meilleurs exemples de vision sur des méandres (ici la rivière San Juan). La vue est très belle ; en profiter pour aller voir un peu plus loin le point de vue de Mulley Point**.
Grand Gulch Primitive Area* :
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une région de la rivière San Juan proche de National Bridges, non développée du point de vue touristique, et où l’on trouve la trace des Anasazis sous forme de ruines et de dessins rupestres,. Pour la visiter, il faut une voiture tout-terrain et marcher beaucoup. Bref, une expédition.
Valley of the Gods** :
C’est un détour à faire si l’on n’a pas encore vu Monument Valley, car c’en est une copie - moins saisissante toutefois - que les amateurs de ce genre de paysages apprécieront pour sa solitude. De plus, ce détour s’intègre dans un très joli circuit comprenant Natural Bridges, Muley Point Overlook et Gooseneck State Reserve. Ne pas s’aventurer sur ces pistes par temps d’orage sans un tout-terrain. Superbe au soleil couchant.
LES GRANDS PARCS DE L’UTAH (voir rubrique Grands Parcs)
Arches
Bryce Canyon
Canyonlands
Capitol Reef
Cedar Breaks
Dinosaur
Zion